jeudi 4 octobre 2012

Voir la mer à Merlieux

A Merlieux, on voit la mer au loin en plissant suffisamment les yeux, essayez un peu, encore mieux...
A Laon, on trouve des boeufs sur les cathédrales, et des hippopotames, regardez bien.
A Laon, on voit des vaches dans les vitrines, ça lave bien les vêtements, dit-on ; une question de lait, certainement.
A Laon, on voit le jour même dans les ruelles les plus étroites.
A Laon, on voit des monuments en dentelle de partout, et surtout sur la route de Merlieux.
A Merlieux nous y revoilà, on ne sait plus qui l'on voit de la poule ou de l'oeuf, demandez à l'écureuil.
A Merlieux l'écureuil le revoilà, de drôles de bêtes se promènent sur la charcuterie.
A Merlieux, on fait pousser des cactus parce qu'il ne pleut jamais jamais jamais sur la semoule.
A Laon on y retourne et on y voit des paroles très justes sous le soleil sur la brique.
A Laon on passe par des portes qui mènent à la mer toujours la même et toujours aussi loin.
A Laon on mange très bien chez les dames d'Arsenic et vieilles dentelles, et on en sort bon vivant.
A Laon les chaises montent au plafond et on n'ose pas trop s'y asseoir alors on observe, voir si ça tombe.
A Laon les futures mariées sont géantes et font du tapin à l'oeil des passants pour trouver leur époux.
A Laon les époux ont perdu leur tête au fil des ans, en cherchant leurs femmes peut-être, perdues sur le chemin des dames, pleurant en souvenir d'un drame.
Et là, au détour d'un chemin, soudain, on se souvient...

















A Laon un zèbre s'est perdu en chemin, a accroché sa peau colorée au mur d'un cloître. C'est certain, lui n'ira jamais à l'école et ne se souviendra pas.
De Laon et de Merlieux, j'ai rapporté ces quelques images volées, et quatre verres pour boire à votre santé.
A Laon encore, le vert encore, mange la pierre encore et le bleu du ciel encore s'invite dans les maisons ouvertes à tous les vents. Encore !
De retour à Paris, j'ouvre les fenêtres, laisse entrer le Sacré-Coeur avant qu'il ne s'en aille ailleurs, descends les escaliers et m'en vais emprunter un sens interdit histoire de sentir l'odeur de la liberté.



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