mardi 11 octobre 2011

La bande des Super - chronique 1

Un an de travail, et quelques années d'hibernation.
Voici ma toute première bande dessinée, le tome 1 de la Bande des Super :
Mon père est un agent super-top-secret.


Donc, tout commence il y a quelques années, autour d'un projet pour un gros éditeur dont je tairai le nom. Je crée le personnage de James, dinosaure décongelé et adopté comme animal domestique par une famille un peu déjantée. Je propose à Pierre Fouillet d'accompagner le projet "James et moi" d'un petit portrait familial, que voici :


Nos métiers d'auteur et d'illustrateur sont palpitants, d'un jour à l'autre les besoins changent, les vies basculent, bref, le projet "James et moi" tombe à l'eau, James est recongelé. Mais quand un personnage nous tient à coeur, il réapparaît souvent sous d'autres formes. Ainsi, un dinosaure peut en cacher un autre, et James est de nouveau décongelé quelques années plus tard. Il revient sous des traits différents, doté d'un super-pouvoir et d'une nouvelle famille. J'ai passé l'été à dessiner des patates sur un cahier de brouillon grand format. Des patates dans des cases, avec des bulles et dedans, du texte. Et puis des flèches explicatives...


Un vrai fouillis que seule moi, ou presque, peux lire et comprendre. Je vais voir Pierre avec un grand sourire et lui dis que ça y est, il va pouvoir commencer la bédé de James. Enfin, plus vraiment James. Lulu et James. Et les autres. Le premier nom de ralliement de la troupe est : les "Super-Super". Argh ! J'apprends, lors d'une rencontre dans une classe, que le titre existe déjà. Changement de cap, la "Bande des Super" naît. Bon, ensuite... Pierre me dit (avec raison) que mes patates sont illisibles. Je reprends tout sur ordinateur, case par case, personnage par personnage, description des décors, des actions. En gros, je fais une explication de patates.

P16 (gauche)

C1 Mimine a une nouvelle bouche, elle sourit.
M : Je me rends, je me rends ! Suivez-moi.

C2 Mimine les mène vers une autre partie de la grotte

C3 Voyage vers autre partie de la grotte, de plus en plus angoissant, James rapetisse un peu
L : T’es sûre que c’est par là, attention, pas d’entourloupe, ou sinon…
S : Yi haaa !
M : Je sais, je sais, ça va.

C4
père suspendu à un stalactite, parmi d’autres squelettes suspendus dont on ne voit que les pieds
M : C’est là.
S : Où ça, là ?
L : Espèce de Gribouille menteuse, je vais te gommer…
J, à hauteur du père suspendu en l’air, on ne voit que les pieds : Euh, j’crois qu’il est là !

C5 le père et les squelettes suspendus :
P : Mmmf !
Squelette 1 : Coucou !
Squelette 2 : Salut, ça va ?

C6 retrouvailles, Mimine émue
James détache le père
J, L, S : Mon petit papa chéri !
M : Snif !
Squelette 1 : Eh oh ! Et nous ?
Squelette 2 : On compte pour du beurre ?


Avant d'en arriver à cette page 16 finale, Pierre a croqué les personnages de la bédé, les gentils, les méchants, les importants, ceux qui le sont moins (principaux, secondaires, dit-on). Il m'a soumis ses idées, nous avons longuement discuté, il a retravaillé le look "James dinosaure catcheur".
Après quelques allers et autant de retours, je ne vous dirai pas combien, n'essayez pas de me tirer les vers du nez, le tout est validé.
"Quelques" esquisses de personnages, donc...




Revenons en arrière : je finis l'étape scénario tout beau tout propre, je l'envoie à Pierre qui se lance dans les premières planches. Sept pages plus tard, je me rends compte qu'il faut que je coupe du texte. Ben oui, la bédé, ça ne parle pas trop, ça vit. Je cisaille (un peu), reprends quelques dialogues, privilégie l'image et l'action. En gros nous passons de ceci à cela :







Et un jour, nous arrivons à la fin des pages intérieures. Il est temps de mettre le texte sur les images. Et puis de le mettre, ce texte tout frais, dans les fameuses bulles qui font la joie des lecteurs de bandes dessinées. Pour finir, passer du noir et blanc à la couleur. Pierre ! Voyons...




Magique, non ?
Dans une prochaine chronique, je vous raconterai l'aventure de la couverture et de "ma page à moi qui m'appartient" pour les dédicaces, ou comment j'ai passé commande à Pierre d'une situation qui me permette d'écrire...
ça oui, je sais...
un peu...
et parce que Pierre, lui, sait dessiner, quoi qu'on pense...
et moi, toujours pas !
même si je m'entraîne.
À suivre...

La bande des Super est publiée chez Bang ediciones, coll. Mamut. Dessins de Pierre Fouillet.

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