mardi 29 mars 2011

On danse... Et toi, tu danses ?


La danse, c’est quoi ?
Deux pieds, deux bras, dix doigts (ici cinq, formant le mudra du lotus en bharata natyam, danse classique indienne)...


... une tête, un regard et bien plus encore. C’est le corps qui bouge : tout en même temps ou tout séparément. Il existe tant de façons de danser, de s’exprimer, de se déplacer ! Ci-dessous, Rosas Danst Rosas d'Anne Teresa de Keersmaeker, créé en 1983 et encore joué aujourd'hui.


On danse de côté, en avant, en arrière, en sautant ou bien porté (danseurs d'Alvin Ailey)...


On danse avec ou sans musique (ci-dessous, L'orchestre de l'Opéra d'Edgar Degas, vers 1870). En rythme ou non ?


On danse en équilibre sur une jambe ou en vrille sur la tête (Sidi Larbi Cherkaoui et Akram Khan dans Zero degrees, 2005).


On danse en tutu (Anna Pavlova en cygne blanc, le cygne noir du Swan lake de Mats Ek, Robin Orlyn bataillant contre le carcan du classique), en robe (celle de Sara Baras, reine du flamenco rappelle celle de Loïe Fuller, pionnière de la danse moderne) ou en pantalon ? Sur pointes, en claquettes ou en baskets et autres chaussures de ville (Le lac des cygnes vu par la compagnie Divergences).







On danse aussi en costume-personnage (pour Tricodex, 2005, tout comme pour ses Codex et Decodex, Decouflé s'est inspiré du Ballet triadique d'Oskar Schlemmer, 1922).



On danse, seul ou à deux (Les danseurs de tango par Fernando Botero) à cinq (La danse de Matisse) ou à cent, on danse !



On danse depuis que l’on sait marcher. On danse pour communiquer, pour fêter un événement (danse rituelle guerrière masai), pour se révolter ou pour se montrer. On danse pour soi, ou pour les autres (Roi-Soleil, Louis XIV fut l'un des premiers à élever la danse au rang d'art ; on lui doit l'Opéra Garnier et son école).



La danse, ça bouge, du ballet classique (la très romantique Carlotta Grisi dans le rôle de Giselle en 1841, volant au-dessus de sa tombe, normal pour un fantôme !) au spectacle contemporain (The show must go on, de Jérome Bel en 2001)...



On danse, du chorégraphe (Roland Petit photographié par Izis) à l’interprète (Jean Babilée, dans Le jeune homme et la mort, 1946)...



La danse, ça donne à voir, du décor peint à la vidéo dansante (Lulu de Mark Tompkins, La table de sable de l'artiste Magali Desbazeille pour la compagnie Damaged goods de Meg Stuart, Marionnette, de Decouflé)...




La danse, ça parle, d’une belle histoire au sujet politique (La table verte, de Kurt Jooss, 1932)...


Et ça se promène, ça échange, de la rue à la scène et de la scène à la rue (Transports exceptionnels, par la compagnie Beau geste de Dominique Boivin)...


... ou ailleurs encore (Isadora Duncan, 1877-1927) !


De l’Afrique à l’Asie, j'ai souhaité, avec ce livre publié chez La Martinière Jeunesse, poser une question à tous ceux et celles qui aiment le mouvement, ou qui souhaitent le découvrir : et toi, tu danses ? Pourquoi pas comme lui ?


La danse racontée aux enfants fait partie d'une collection de livres de photos et j'ai activement participé à leur choix en connaissance du sujet, et parce que je refusais de signer un livre trop "classique". Ce qui explique par exemple le compromis de la couverture : un chorégraphe "néo-classique", Benjamin Millepied, qui l'a emporté face à un énième ballet classique...


La très belle photo qui suit (à l'endroit et à l'envers pour les gardes) ouvre et referme le livre, invite à un aller-retour. Elle est tirée du spectacle A cet endroit, d'Odile Duboc (2007) :


Hélas ! on ne peut pas tout mettre, pas tout avoir, pas tout obtenir. C'est pour cette raison que la collection panache les photos avec des illustrations présentées en cabochons. Elles sont signées, pour ce titre, Marie Doucedame. Ci-dessous, l'affiche art déco de L'après-midi d'un faune d'après Léon Bakst (1912).

Mais je vais profiter de ce blog pour poster quelques photos que j'aurais aimé voir dans le livre, et remercie au passage les photographes pour leur gentillesse.

La double page consacrée à L'après-midi d'un faune, qui marque avec Le sacre du printemps (1913) un acte de modernité, montre la façon dont chaque danseur interprète son personnage, et des pas très précis. Pour compléter les quatre danseurs choisis pour le livre (Rudolf Noureev, Nicolas le Riche, Olivier Dubois et Emmanuel Eggermont, en voici quelques-unes en supplément, dans l'ordre Emmanuelle Huynh, Georges Momboye, Marie Chouinard, Serge Lifar et Vaslav Nijinski bien sûr, le créateur de la créature en 1912.






Ce livre est dédié à Odile Duboc (ci-dessous dans O.D.I.L. en 2006, et en suivant le lien, un extrait du spectacle Rien ne laisse présager de l'état de l'eau, 2005), Merce Cunningham photographié par Annie Leibovitz (et un court extrait de Beach birds ainsi qu'un lien vers un portrait en anglais) et Pina Bausch (ci-dessous et en suivant le lien dans Cafe Muller), trois figures de la danse disparues l'année dernière.



2 commentaires:

  1. C'est avec frisson que je découvre ce matin , votre blog , et en particulier ce livre dédié à l'ouverture sur un art marginalisé , aux enfants . Je dis frisson par ce que quand on reconnaît une personne qui saisit le mouvement , et qui le propage , qui vous retrace le parcours si sinueux et infini de la danse et qui ne fait pas un lourd et obsolète hommage à la danse classique , oui ça fout des frissons . Très bonne continuation , transmettons la danse !

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  2. Il n'est jamais trop tard pour vous répondre, cher Anonyme : merci, merci et encore merci ! La danse racontée... poursuit son chemin, et paraîtra fin août dans un nouveau format, avec encore plus de photos. A suivre.

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