vendredi 11 décembre 2009
Du spectacle de l'art du quotidien
Mes pieds m'ont mené... à la biennale de Lyon. Pour sa dixième édition, la première pour ma pomme, le thème est le suivant :
"Le spectacle du quotidien", de quoi être en résonance avec n'importe quel amoureux de Georges Perec.
La biennale, ce n'est pas un lieu, mais plusieurs, et pas seulement à l'intérieur, mais à l'extérieur. La ville entière est prise d'assaut, à l'art, à l'art, argh...
But de mes pieds : la Sucrière, où le sucre a été transformé en art contemporain.
Les abords ont été recouverts par l'Indonésien Eko Nugroho, que l'on retrouve à l'intérieur avec des créatures imaginées avec des jeunes de quartier lors d'une résidence à Vault-en-Velin : le quotidien devient spectacle, de marionnettes.
Petit détour avant de marcher sur les papiers peints du Chinois Kin-Wah Tsang, tournez à gauche, au risque d'avoir un torticolis ou de se prendre un silo en pleine face, grâce au Portugais Rigo 23.
Une porte en fer claque, la préposée aux billets d'entrée sursaute : c'est vrai qu'on se demande ce que c'est... c'est de l'art, Madame, toutes les trois minutes, la porte vient creuser un trou de plus en plus profond dans le mur. Mouais.
De l'art barbare, de l'art ou du lard, ou même du cochon, art ou ne pas art, là est la question, et pour le spectateur de ce drôle de quotidien, il y a de quoi ouvrir la bouche et les yeux. Des néons qui se la jouent bédé intérieure en réponse aux néons commerciaux imposés par les grandes villes chinoises (Quin Yuan Liu & Yah Lab), des graffitis et des graff-E.T. qui se font la courte-échelle pour bart-bouiller un faux-mur (Barry McGEE), des collages, des affichages féroces pour partager des idées sur la rencontre et le partage (UN NOUS), les dessins pas de maître du Roumain Dan Peijouschi à la craie blanche sur un immense tableau noir, dessins d'humeur, desseins du jour sur nos nuits, notre société, nos ennuis, nos ennemis, tandis qu'un peu plus loin, il pleut des mots, des phrases, des poèmes avortés, des lignes de lettres ensanglantées, ça fait un de ces boucans, l'art !!! C'est encore lui, Kin-Wah Tsang. C'est peut-être son nom que je retiendrai, dans ce chaos contemporain.
Un drôle de spectacle, vraiment.
Le quotidien vaut-il la peine qu'on s'arrête pour le regarder ? Oui, assurément.
La biennale de Lyon se termine le 3 janvier 2010, allez, un petit effort, c'est pour l'ART, prenez vos pieds à votre cou, et zou ! un bisou. Artistique, hein !
Ah ! mais euh... à part du lard euh ! de l'art ou du quotidien, des gens qui se donnent en spectacle, qui se mangent de bisous, on mange quoi à Lyon ?
Des bouchons, ben voyons c'te question !
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